Xeno Ball

Xeno Ball

Bonjour cher interno-spectateur,

Si vous êtes le genre à trouver hilarantes les situations qui mènent aux rages quit, vous allez aimer le jeu que je vous présente aujourd’hui! Il s’agit ici du jeu Xeno Ball développé par Andreas Epple de Mad Data & WSP, mais distribué par Homebrew Software en 1995. Oui, il s’agit du même Andreas Epple qui est un développeur assez reconnu et étrangement respecté en Allemagne malgré le fait que si un point le décrit bien, c’est le fait d’être un paresseux.

On parle ici d’un développeur qui a toujours de bons concepts (c’est d’ailleurs pour ça qu’il est encore présent dans l’industrie du jeu vidéo en 2015), mais qui va toujours chercher à justifier les faiblesses de ses jeux comme étant volontairement fait comme tel pour le rendre plus difficile. Alors que dans les faits, il s’agit visiblement de problèmes techniques qu’il n’a pas voulu corriger voyant la lourde tâche à faire, ce qui explique pourquoi que même dans des niveaux avancés de ses jeux les puzzles sont toujours simples. Ne voyez-vous pas une contrariété voire un paradoxe dans sa justification? De toute évidence, il essaie ici de contrebalancer le fait que le jeu va devenir injouable s’il met au défi l’intellect du joueur pendant que le joueur essai tant bien que mal d’avoir une bonne prise en main des contrôles. Et on s’entend qu’un développeur spécialisé en jeu de casse-tête, s’il met de côté l’intellectuel dans ses jeux, il met de côté ce qu’il y a de présumément intéressant dans son concept.

En ce qui concerne Xeno Ball, qu’est-ce qui a été bâclé au point de faire des rages quit? Le système de souris inadapté au screen scrolling. Résultat, lorsque l’écran bouge, notre curseur au lieu de rester sur la case qu’elle était, se ramasse à bouger avec l’écran. Ce qui fait qu’on passe plus de temps à essayer de mettre la pièce pourtant en nombre limité à la bonne case que de chercher à résoudre le casse-tête. Résultat, même s’il s’agit d’un casse-tête, le jeu est inutilement extrêmement difficile. Oui, c’est un bien un casse-tête difficile à condition de mettre au défi ton intellect et non pas mettre au défi ta capacité de garder ton sang-froid. Normalement le but ce n’est pas d’enrager avec des futilités, mais bien de faire en sorte que le joueur puisse avoir accompli de quoi, c’est ça l’idée d’un défi. Le pire là-dedans, ce n’est pas le problème de la souris versus le screen scrolling, le pire là-dedans c’est qu’il s’agit d’un problème simple et évident à corriger. Vu la capacité technique de Andreas Epple qui était parmi les meilleurs en Allemagne, il avait la connaissance pour corriger ce game killer, mais visiblement ça ne lui tentait pas de corriger le problème parce que probablement, il voulait se concentrer sur d’autres projets, donc il a décidé d’y aller avec le chemin facile de la paresse et réduire le niveau de difficulté de la complexité des casse-tête. Non, mais quel trou du cul!

Malgré la paresse de ce « charmant » jeune homme, le jeu est quand même dans ce qu’il y a de mieux, niveau présentation de l’époque. Comme vous pouvez le constater dans la vidéo, avant chaque tableau il y a des animations qui sont même supérieures à ceux de plusieurs jeux de Lucas Arts, qui pourtant à l’époque était considéré comme le summum en la matière. Mais il faut quand même remettre les choses en contexte, il s’agit d’un jeu européen. Et comme bien des jeux européens, tout est apparence, souvent, c’est le contenu qui fait défaut. Mais de façon générale, les jeux allemands font exception à la règle et démontrent qu’ils sont capables d’aller plus qu’un simple concept bon sur papier. Et en théorie ce jeu-ci aurait été bon s’il n’avait pas eu son problème de bâclage du screen scrolling.

Bref, un jeu au grand potentiel qui vu d’aujourd’hui pourrait être un symbole de pourquoi il est important de ne pas chercher à contrebalancer les problèmes lorsqu’on développe un jeu et bien les corriger. Parce que comprenez-le bien, ce jeu avait le potentiel d’être parmi les meilleurs des années 90, mais à la place, on a un jeu qui ne provoque que des rages quit, c’est donc pour ça mon hate à l’endroit du développeur. Donc, un jeu que je ne conseille à personne à moins de vraiment haïr quelqu’un au point de vouloir lui faire du tort psychologiquement irréparable.

Merci,
Napostriouf Sar

P.S.: Malgré l’apparence que son nom puisse donner, Andreas Epple est bel et bien un homme. En Allemagne, Andreas, c’est masculin bien qu’en Amérique du Nord, ce serait un nom féminin.