Super Entrap

Moraff’s Super Entrap

Bonjour cher interno-spectateur,

Je vais débuter cet article en vous racontant sommairement qui est Steve Richard Moraff afin que vous compreniez le background derrière le jeu que je vais vous présenter aujourd’hui. Le père de Steve Moraff était un employé bien en vue d’IBM, compagnie dans laquelle il a notamment travaillé dans les infrastructures informatiques mondialement réputées de la prestigieuse Université de Cornell à Ithaca dans l’état de New York aux États-Unis. De l’autre côté, il est né d’une mère qui professionnellement se spécialisait dans l’étude du développement de l’enfance, donc qui avait très grande connaissance de la pédagogie infantile facilitant ainsi l’éducation des enfants et de ses propres enfants. Ayant grandi dans un tel environnement, Steve Moraff a pu suivre le pavé préalablement défini par son père dans l’univers des ordinateurs pour lesquels il a débuté dans la programmation auprès d’un laboratoire d’une organisation scientifique à but non-lucrative pour laquelle il espérait développer un musée des science informatique ouvert au grand public. Après cet échec, il a terminé ses études avec un diplôme collégial d’étude générale lui ouvrant la porte à diverses orientations professionnelles. Mais, Steve Moraff ayant fait toute son enfance et son adolescence dans un environnement de science informatique ne se voyait pas faire autre chose qu’être programmeur malgré le fait que parallèlement, il était un mordu de politique au point d’avoir fait une innovation dans les débuts d’internet qui a passé proche de faire élire un candidat indépendant soit Ross Perot. Malgré ce parallèle, Steve Moraff était un programmeur et il devait trouver sa voie. Connaissant son affinité pour le donjon et dragon, il a décidé de se lancer dans l’industrie des jeux vidéo. D’où, dès ses débuts dans les années 80, il est le premier développeur de jeu vidéo à présenter un jeu en SVGA. Et il a fait partie de la première vague de développeur qui présentait des versions shareware de leur jeu afin de oui faire la promotion de leur jeu, mais également pour contrer le piratage qui à l’époque, contrairement à aujourd’hui dans un contexte très différent, nuisait énormément aux développeurs indépendants. C’est ainsi qu’il s’est lancé dans l’industrie en développant des jeux tous aux orientations différentes afin de satisfaire une plus grande clientèle, chose qui malgré toutes ses bonnes idées a causé sa perte.

« Causer sa perte? » vous allez sarcastiquement me répondre. Oui, causer sa perte. Certes, aujourd’hui en 2015 son nom a traversé l’histoire, il fait partie des développeurs du passé respecté pour leurs avancées dans l’industrie. Mais, justement, on parle de lui au passé alors qu’il ne s’est jamais retiré, savez-vous qu’il est encore dans l’industrie du jeu vidéo pour Software Diversions, Inc.? Vous savez, le fait d’avoir voulu plaire à tout le monde, ça a fait en sorte qu’il a eu trop d’idées à développer. Et quand on a trop d’idées à développer, on manque de temps. Et quand on manque de temps, qu’est-ce qui arrive? Soit qu’on met nos jeux en marché prématurément ou soit qu’on laisse tomber des choses afin de se concentrer sur ce dont quoi on excelle. Malheureusement, Steve a décidé de suivre la première option avec tous les désagréments que ça emmène. Des jeux aux technicités très avant-gardistes par rapport à leur époque de mises en marché, mais qui manquent de raffinement, qui n’ont pas de musique, des effets sonores minimales et des contrôles un peu ruggish parce qu’il n’a pas été beta testé, etc. C’est donc dans ce contexte que le jeu Moraff’s Super Entrap développé et distribué en 1992 a été mis en marché.

En fait, vous vous demandez sûrement pourquoi qu’il y a le terme Super dans le nom du jeu. Non, ce jeu n’est pas un port issu du Super Nintendo, non, c’est parce que ce Super Entrap est en fait un remake du jeu Entrap que Steve avait fait quelques années plus tôt. Je dis remake, mais en fait c’est essentiellement le même jeu avec une meilleure résolution d’écran des touches plus intuitives et un CPU moins idiot. Normalement n’importe lequel autre développeur n’aurait que changé la version du jeu au lieu de l’appeler Super Entrap, mais justement, il cherchait tellement à matérialiser l’ensemble de ses idées que ses projets non terminé devenaient trop vieux pour être améliorés, il devait toujours constamment refaire sa mise en marché. Donc, on peut considérer le jeu Super Entrap comme étant le seul jeu qu’on peut considérer que Steve Moraff a réellement complété à l’époque de MoraffWare. Quoique comme vous pouvez le constater dans la vidéo, l’absence de musiques et d’effets sonores démontre quand même que ça a été vite fait sans se soucier du tort que ça allait faire à l’image de sa compagnie. Mais au moins, niveau de prise en charge des chipsets graphiques, nous étions vraiment au top de ce qu’il y avait dans l’industrie à l’époque. Comprenez dans un jeu DOS, jouer en SVGA en 1028×768, 256 couleurs avec un engin graphique qui utilise plus de 1 mégaoctet en Tseng ET4000 en 1992, c’était inimaginable, mais lui l’a fait.

Pour conclure, Steve Moraff de MoraffWare qui à ses débuts était vu comme une recrue dans l’industrie qui allait faire sa marque comme Babe Ruth, Wayne Gretzky, Michael Jordan ou un Mario Lemieux est plutôt devenu un Alexandre Daigle, Steve Chilcott ou Lancaster Gordon, des noms qu’on se souvient uniquement parce qu’ils ont déjà tous passé dans les grandes ligues comme étant prometteur avec les résultats qui malheureusement, on connaît. Et par conséquent, vu que le jeu est à l’image du travail de l’auteur, je ne peux donc pas le conseiller à quiconque, mise à part les historiens en matière de rétrogaming pour se souvenir que l’échec ça arrive même aux meilleurs. C’est triste, mais la vie est faite comme ça!

Merci,
Napostriouf Sar