Michael Jordan in Flight

Michael Jordan in Flight

Bonjour cher interno-spectateur,

Plusieurs d’entre vous qui me voyez en dehors du web en hiver, savez que je porte une tuque des Bulls de Chicago. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que je la porte depuis mon enfance dans les années 90, soit l’époque de Michael Jordan. Ce joueur-là n’était pas juste un bon joueur, mais il était carrément quelqu’un porteur d’un message démontrant aux jeunes que même si tu as du talent dans de quoi, si tu n’as pas le goût de le faire, ne le fais pas. C’est d’ailleurs dans cette optique que Michael Jordan avait quitté brièvement sa carrière de basketball afin d’aller jouer au baseball, le sport qu’il a chéri tout au long de son enfance, mais qui avait tellement été poussé par ses proches à faire du basketball, qu’il avait laissé de côté le sport qu’il appréciait le plus au monde. Même si sa carrière de baseball a été un échec, il représente quand même le gars qui est prêt à tout laisser tomber, même la fortune au profit de ce qu’il aime dans la vie et juste ce message-là vaut la peine d’être véhiculé, car rien ne vaut une bonne santé mentale.

C’est donc par respect à Michael Jordan qu’aujourd’hui, je vous présente son dernier jeu de basketball avant sa première « retraite ». Car oui, même si le basketball n’était pas son sport favori, il y mettait du cœur de sorte qu’il a même fait partie de l’équipe de conception du jeu en compagnie de Michael Suarez (Pacific Gameworks) et de Greg Zumwalt (ZTC Systems Group). Donc vous comprenez qu’avec sa participation à la conception du jeu, il s’agit du premier jeu de basketball à viser le réalisme autant au niveau des mouvements, du niveau stratégique, des graphismes, des effets sonores, etc. En d’autres mots, on ne parle plus ici d’un jeu sportif, mais carrément d’une simulation sportive. Il s’agit ici du jeu prédécesseur de la série NBA Live publié par la même compagnie. Vous avez donc compris que je parle du jeu uniquement sorti sur PC à l’origine comme prototype pour finalement être commercialisé, Michael Jordan in Flight développé par Pacific Gameworks et ZCT Systems Group, mais distribué par Electronic Arts, Inc. en 1993.

Oh oui, il s’agit du jeu le plus avant-gardiste de son époque à un point tel que la quasi-totalité des gamers de l’époque ne pouvaient pas pleinement bénéficier de la puissance graphique de l’engin. La plupart étaient forcés de jouer en VGA standard 256 couleurs, alors que le jeu était conçu pour être joué avec une carte vidéo Boca de 1 Mo de mémoire en SVGA 32 bits de couleurs, ce qui était, à l’époque, la plus impressionnante carte vidéo sur le marché qui la plupart des commerces informatiques de l’époque n’avaient même pas, car elle coûtait beaucoup trop cher. Donc vous comprenez que dans la vidéo ci-dessous, personne d’autre (ou presque) que l’équipe de conception ont pu jouir de cette qualité vidéo. D’ailleurs, les quelques vidéos de ce jeu ailleurs sur YouTube ne présentent que la version VGA standard parce qu’ils n’arrivent pas à activer dans DOSBox la bonne émulation graphique. La bonne émulation étant svga_et4000 (qui active un driver fonctionnel pour diverses cartes vidéo différentes dont les fameuses cartes Boca, chose que très peu de gens savent!) Et vu qu’il s’agit d’un driver vidéo non-standard, bien l’émulation doit utiliser le processeur plutôt que de passer par le mémoire vidéo ce qui fait que même avec un ordinateur moderne il y a des ralentissements de temps en temps pour lequel je n’y peux rien. DOSBox n’étant pas un logiciel permettant les multitâches, fait en sorte qu’un seul des cœurs est utilisé, d’où mon i7 2600K est inefficace, vu que trois éléments vitaux se battent sur un seul et même processus, soit DOSBox, Fraps et l’émulation de l’engin vidéo. Mais bon, à l’époque même ceux qui possédaient une carte Boca, avaient occasionnellement des ralentissements parce que trop d’éléments étaient affichés simultanément, c’est d’ailleurs pour cette raison que vous voyez un fond noir à la place des spectateurs, car sinon il y aurait fallu attendre plusieurs années avant de pouvoir mettre le jeu en marché. Vous comprenez donc pourquoi que ce n’est qu’à la fin des années 90 que graphiquement, on a pu revoir des jeux similaires.

Maintenant parlons du jeu en faisant abstraction de son imposante technicité. Lorsque vous allez jouer à ce jeu, vous pourrez facilement remarquer certaines similitudes notamment au niveau des angles de caméra avec le jeu de hockey Stanley Cup de la SNES, sortie la même année quoique le développement du jeu ci-présent a débuté en 1992 tandis que Stanley Cup a été développé en quelques mois en 1993. Donc vous jouez à la troisième personne en étant derrière votre joueur tout en ayant un certain angle vu de haut. Et contrairement à Stanley Cup, ici, vous voyez très bien la surface de jeu, car vous y jouez dans une bonne résolution, ce qui permet d’être stratégique donc d’anticiper les jeux adverses et de faire du bon jeu d’équipe. Et ce qu’il y a également d’intéressant, c’est que le CPU n’est pas imbécile. Oui, c’est vrai dans ma vidéo, je le torche carrément, mais la raison ce dont pourquoi je le torche aussi facilement, c’est parce que je jouais au niveau le plus facile. Pourquoi je jouais au niveau le plus facile? Parce que je voulais montrer le plus possible dans ma vidéo la justesse, le réalisme des lay-ups et des dunks, qui d’ailleurs jusqu’à nos jours, mise à part la série NBA Live aucun autre jeu de basketball en a présenté des aussi réaliste tout en étant simultanément cool. Et vous comprenez que même en étant facile, le CPU joue quand même avec des vraies stratégies défensives et offensives, il fait juste des manœuvres de moins, comme par exemple, il n’essaie pas d’enlever le ballon, saute prématurément lors des rebounds, etc. En gros, même à un niveau plus faible, ça reste quand même représentatif de la réalité. Et une autre chose qui fait en sorte que ce jeu se démarque de ses homologues est que nos partenaires contrôlés par le CPU ne sont pas inférieurs à ceux des CPU adverses. Donc, le jeu n’essaie pas de tricher, car il n’a pas besoin de tricher vu qu’il n’a pas été bâclé en ayant par la même occasion implanté une personnalité différente à tous les joueurs, ce qui rajoute du défi et nous oblige à nous adapter à chaque partie.

Bref, cet ancêtre de la série NBA Live prouve que déjà en 1992/1993, les développeurs avaient les outils et la connaissance pour développer des jeux sportifs réalistes, mais vu qu’il s’agissait d’un terrain vierge, très peu s’y aventuraient. Un jeu que je conseille à tous les fans de simulation sportive, même si vous n’aimez pas le basketball, Michael Jordan lui aura trouvé le moyen de vous faire apprécier l’espace de quelques heures ce sport.

Merci,
Napostriouf Sar