Kung Fu Louie vs The Martial Art Posse

Bonjour cher interno-spectateur,

Mon petit détour mainstream lors du dernier article vous a déplu? Bien aujourd’hui, je ne vous décevrai pas à nouveau puisque je vais vous présenter un jeu underground qui a une certaine popularité dans les BBS du sud des États-Unis. Je faisais partie des rares BBS (pour ne pas dire avoir été le seul) du nord du continent à avoir présenté ce jeu. La raison est assez simple, lorsque Raphael Salgado a tenté de présenter son jeu aux grosses compagnies, il s’est buté à des commentaires, c’est trop violent. Résultat, vu que plusieurs BBS au nord étaient connectés à ces mêmes compagnies dès qu’ils ont vu le jeu apparaître, ils ont massivement refusé de non seulement le placer dans leur librairie, mais de lui laisser quelconque voix. Oui, la censure ce n’est pas de quoi de nouveau comme vous pouvez le constater!

Quel est le nom de ce fabuleux jeu qui à l’époque était considéré trop violent pour être présenté au nord du continent? Il s’agit ici du jeu de combat de gangsters des arts martiaux, Kung Fu Louie vs The Martial Art Posse développé et distribué par Raphael Salgado en 1989.

Oui, vous avez bien lu 1989! À l’époque, il y a beau avoir eu beaucoup de films cyberpunks sadiques et violents au coton mais lorsqu’il venait le temps des jeux vidéo contrairement aux films qui eux étaient bel et bien classifiés, les masses les associaient toujours à produits destinés pour des enfants. Résultat, dès qu’un jeu sortait du moule de la dite moralité sociale, bien il est clair que des masses de puritains faisaient tout pour non seulement faire bloquer la sortie du jeu mais carrément tenter de faire emprisonner les auteurs pour corruption de mœurs! Oui, la même accusation sale et socialement retardée qu’il y a quelques années Rémy Couture a dû faire face pour avoir osé scénariser via un blogue ses travaux artistique d’horreur pour adulte. Est-ce que ce jeu a tué sa carrière? La réponse dans l’industrie du jeu vidéo oui, mais en informatique bien au contraire, ça lui a permis d’obtenir d’excellents postes au New-Jersey, oui je sais, c’est assez ironique géographiquement parlant dû aux circonstances!

Le jeu en tant tel lui, comment il est? Pour être franc, j’en ai déjà vu des plus sanglants, c’est vraiment son contexte d’époque qui lui a donné une telle réputation. Mais niveau gameplay et ambiance, il est assez comparable au jeu Bruce Lee Lives sorti la même année par un major pour lequel j’ai déjà fait un article dans le passé. La différence vient surtout du fait qu’on ne peut faire autre chose des coups de poing et 3 types de coups de pied. Vous remarquerez que les 4 techniques que notre personnage utilise sont en fait le fruit de techniques de Karaté et non de Kung-Fu. Ce qui rajoute à cette confusion est que notre personnage sort d’un dojo japonais alors qu’il est supposé être un combattant de Kung-Fu. Sachant que la première école de Kung-Fu (art Chinois) est arrivée au Japon dans les années 90, il s’agit d’une grossière erreur de la part de l’auteur qui semble confondre Japonais et Chinois comme malheureusement trop de «gens» le font! Mise à part ce dérapage logistique à la limite du racisme, ce jeu n’est quand même pas si mauvais que ça même s’il ne s’agit pas d’un chef d’oeuvre.

Niveau présentation, ce qui le démarque du jeu Bruce Lee Lives c’est le fait que Raphael Salgrado a misé sur les technologies top-notch de l’époque pour arriver à ses fins. Notamment l’utilisation de musique Adlib (loin d’être un standard en 1989) au lieu de PC Speakers, la résolution qui permettait de cadrer sans avoir un écran minuscule et le fait qu’il soit VGA au lieu en CGA en 1989, ce n’est pas rien. En tant que développeur indépendant, on voit qu’on avait affaire à quelqu’un qui avait tout pour travailler dans n’importe quel MAJOR s’il n’avait pas été «banni» pour une affaire de puritanisme.

Bref, un jeu que je conseille surtout aux fans de jeu tel que Franko: The Crazy Revenge, Budokan ou Bruce Lee Lives! Les autres, risquez de trouver que c’est du vu et revu, bien pour l’époque il apportait quand même certaines nouveautés pour le genre!

Merci,
Napostriouf Sar