World Quest

World Quest

Bonjour cher interno-spectateur,

Voilà un bon moment que je n’avais pas présenté un jeu de tir spatial. Bien que très emblématique de l’ère du DOS sur PC, j’admets que je n’ai que très peu d’intérêt envers ceux-ci, puisque à mes yeux, ils se ressemblent tous. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi, lorsque j’en présente, je ne présente que ceux qui ont des thématiques qui sortent de l’ordinaire. Et bien entendu si vu de 2015, ça sort toujours de l’ordinaire cela signifie que je vous présente des obscurités que très peu ont entendu parler, c’est pourquoi j’en présente quand même, puisqu’ils méritent d’avoir leur histoire racontée, même si je n’aime pas ce type de jeu. Aujourd’hui, je vous présente donc un jeu de tir spatial du nom de World Quest développé et distribué par WordUp Software Productions en 1994.

Bien qu’à première vue, ce jeu puisse sembler être encore un « shoot’em all » classique, dans les faits, il s’est largement inspiré du jeu de sauvetage en hélicoptère, Choplifter. Oui, le but est de sauver des vies en détruisant des lance-missiles, des armes, des forêts, des maisons et en détruisant tout sur son passage. Vous savez, le genre de guerre égocentrique où on doit sauver le monde en neutralisant l’ennemi quelles qu’en soient les conséquences, c’est un peu ça. Ici, sauver des gens, ce n’est pas obligatoire, mais ça donne des points bonus lorsqu’on arrive à la fin d’un niveau et à la fin de notre partie (puisqu’on a un second bonus lorsqu’on meurt versus le nombre de vies qu’on a sauvées.) Donc, oui, on peut finir le jeu en ayant sauvé aucune vie, mais vu que le but premier des shooter est de faire de bons pointages, c’est assez important d’en sauver si tu veux un bon score.

Comme vous avez pu le constater, je n’ai joué qu’à la version shareware, version qui est très courte et légèrement trop facile (je l’ai terminé en moins de dix-huit minutes au premier essai), mais qui je crois, représente assez bien ce que les joueurs hardcore du genre s’attendaient à l’époque. Certes, ceux-ci veulent des jeux plutôt difficiles, mais je crois que la raison ce dont pourquoi la version shareware est aussi facile, c’est que les auteurs cherchaient à montrer la diversité du produit dans un court laps de temps. Car il faut comprendre qu’à l’époque, il n’y avait pas YouTube donc les joueurs qui voulaient du nouveau devaient aller dans les BBS et la plupart après dix minutes de jeu se faisaient à l’idée s’il aimait ou pas un jeu. Donc, dans cette optique-là, vu qu’il y avait introduction de l’approche de Choplifter à un jeu de tir spatial, je comprends l’idée de ne pas avoir cherché à le rendre difficile. Vu qu’un jeu trop difficile, généralement au bout de 10 minutes, bien, tu es encore au début, donc le joueur ne peut pas vivre l’expérience de l’ambiance adéquate, d’où le pourquoi la version shareware est si facile. Je présume donc par la même occasion que la version complète doit convenir en tour point aux attentes de quelqu’un qui est sur de son achat. Je dis ça, mais en même temps, il s’agit d’une obscurité et pas beaucoup de gens ont connu la version enregistrée de ce jeu, donc je parle un tout petit peu à travers ma barbe. C’est-à-dire, que j’y vais par déduction sans vraiment savoir ou du moins sans avoir de preuve concrète de ce dont quoi je viens d’avancer.

Sinon, niveau présentation, il est assez clair que le jeu visait une clientèle de BBS, notamment par le choix des couleurs, par l’aspect underground du choix des musiques apocalyptiques dans un environnement « hyper cheesy ». Certains pourraient me dire, que les années 90 sont par définition cheesy et je vais vous répondre que vous avez tort. Parce que s’il y a de quoi qui définit bien les années 90 des autres époques, c’est au niveau des contrastes à l’extrême. C’est-à-dire, qu’un style unique n’existait pas. À l’époque, tu pouvais voir des rappeurs portant un manteau jaune fluorescent avec des lunettes de raves tout en ridant une moto Harley-Davidson en traînant des pugs dans ses poches. C’était des choses communes de mélanger les genres, parce que les gens ne voulaient pas être stéréotypés, bien que vu d’aujourd’hui, on voit clairement des stéréotypes qui y sont nés notamment la description que je viens d’en faire. Mais où je veux en venir avec ça, est qu’il n’est pas vrai que l’abondance des couleurs signifie que tout doit être joyeux. Bien au contraire, c’est un signe de révolte contre le système qui à l’époque censurait tout. Parce que oui, les années 90, c’est une époque de grands sarcasmes et de clins d’œil ironique. Donc, vous comprenez que dans ce contexte, il était à l’époque très underground que d’aller conforter l’aspect menace du monde plutôt que d’aller conforter l’aspect sarcastique et de là, une notion qui différenciait le monde maintstream de l’univers des BBS des années 90.

Pour conclure, si vous êtes du genre à aimer les space shooter et le jeu Choplifter, vous allez adorer ce jeu et probablement chercher à contacter l’auteur de celui-ci pour qu’il déterre la version complète pour que soit il la mette freeware ou la remette en marché, parce qu’il a tous les éléments pour être parmi ceux qui se démarquent le plus de son époque.

Merci,
Napostriouf Sar

P.S.: Un client assidu de mon ancienne compagnie (où j’avais 10% des parts), Logique Eclectic, avec qui je jasais à l’occasion est décédé prématurément aujourd’hui. Par mesure de respect, je désirais annoncer le décès de Mark Nawrocki à mes lecteurs! Puisque plusieurs d’entre vous, l’avez également côtoyé et il mérite qu’on le souligne posthume!