Spitball

Spitball

Bonjour cher interno-spectateur,

Question de continuer dans ma lancer de jeux obscure, aujourd’hui, je vous présente un jeu qui représente la culture du jeune intimidé à l’école qui cherchait à travers la conception d’un jeu, une façon de s’exorciser afin de ne pas virer fou. Vous savez à l’époque contrairement à aujourd’hui, les écoles ne faisaient rien lorsque les jeunes étaient intimidés. Les jeunes restaient tout au long de leur cheminement scolaire associé à leur image de « rejects de la classe » avec tout le harcèlement, les agressions et les coups en vache qu’ils subissaient dû au fait que ça vient malheureusement avec ce statut social. Et vu qu’à l’époque, il n’y avait que des BBS téléphoniques tandis qu’internet n’étaient pas encore destiné au grand public, les intimidateurs leurs sujets de conversation étaient, ce qu’ils voyaient devant eux, qui était leur classe. Dans cette optique-là, c’était l’enfer dans les années 80 et 90 pour un jeune intellectuel d’être à l’école. C’est donc pour ça qu’à partir du début des années 90, lorsque ces jeunes avaient accès aux BBS téléphoniques pour eux, c’était une manière de s’extérioriser, de se faire de nouvelles connaissances, même si la plupart d’entre eux étaient comme eux des marginaux socialement isolés! Donc globalement, il y avait une communauté de gens qui rageaient avec raison contre le système qui laissaient faire les trous du cul à l’école qui intimidaient les gens tout simplement parce qu’ils ne cadraient pas dans leur moule socialement abrutissant. Ça signifiait donc, qu’il y avait une demande pour ceux qui avaient soif de vengeance et c’est ainsi que plusieurs jeux sont sortis avec des storylines « anti-bully ». Le jeu d’aujourd’hui en fait partie, il s’agit d’un jeu labyrinthe et poursuite du nom de Spitball développé par A Bored College Students Production, mais distribué par A mode Barrier Productions en 1993.

Oui, comme le nom l’indique, il s’agit d’un jeu où est-ce qu’on contrôle une boule de crachat qui est destiné à être envoyé en plein visage de l’intimidateur de notre personnage. Bien entendu, le l’intimidateur n’a pas dit son dernier mot et lui envoie à son tour une boule de morve qui a pour but d’empêcher notre boule de crachat d’arriver à destination. Oui, j’en conviens que le storyline ne fait pas tant de sens et qu’il n’est qu’un prétexte pour présenter un jeu de balle dans un labyrinthe avec obstacle. Mais il reste que ce jeu a été développé par des adolescents, qui d’ailleurs à la fin de ma vidéo, j’ai volontairement présenté les crédits du jeu puisqu’ils présentaient le profil sociologique des auteurs. L’idée ici, c’est qu’ils étaient tellement en manque d’amour qu’ils ont senti le besoin de chercher à faire du social en présentant un jeu. Et pas juste ça, ils l’ont présenté en tant que gratuiciel et ça c’est de quoi qu’on retrouve souvent chez les gens qui se font socialement abuser parce qu’ils croient qu’ils ne valent rien. Et il y aussi le fait qu’ils se rendent compte que les gens autour d’eux dans ces BBS sont, pour la plupart, socialement rejeté comme eux. Donc pourquoi faire payer, d’autant plus que l’idée de produire ces jeux ce n’est pas se faire de l’argent, mais bien se faire connaître pour ce qu’ils sont, une façon de sortir de leur prison du quotidien.

Maintenant, parlons du jeu un peu plus. Comme vous pouvez remarquer, ce jeu a des maps peu ordinaires. Il y a même une carte du monde. Mais savez-vous que ce jeu est le premier jeu à inclure un éditeur de niveau avec lequel, on peut transférer un fichier texte et une image de format Targa en map pour jouer détectant automatiquement le solide du vide? Qu’est-ce qu’il y a de spéciale là-dedans? C’est qu’ici les auteurs ont démontré qu’en tant que level designer, on n’était pas obligé de penser de façon géométrique pour créer du soluble. La nature elle-même du dessin créé ses pleins par la dénivellation. C’est sûr que vue d’aujourd’hui, c’est ridicule, mais à l’époque, c’était quand même sortir du moule que de voir les choses autrement que par des lignes droites. Car après tout, l’abstrait par son existence est aussi perceptible que le concret, alors pourquoi s’en priver si ça offre de nouveaux défis et par conséquent de nouveaux modes de développement de la pensée. C’est souvent par l’abstrait qu’on se créer de nouvelles logiques pour qui la plupart du temps, on va considérer comme étant géniale.

Pour conclure, certes, ce jeu n’est pas un chef-d’oeuvre, ni même un grand représentant de la culture qu’il fait partie. Mais il démontre néanmoins comment des idées géniales sont souvent enfermées dans les gens socialement rabroués et que la présence des BBS a été pour eux une façon de s’exprimer et montrer ce qu’ils valaient, donc de les libérer une partie de ceux-ci de leur démon.

Merci,
Napostriouf Sar

P.S.: Oui, je sais que Michael Thornton est toujours dans l’industrie du jeu vidéo! Il est d’ailleurs aujourd’hui reconnu en autre pour ses participations dans les jeux, SimFarm, SimTown, SimCity 2000, Star Wars: Pit Droids et la série Chocolatier. Il a d’ailleurs publié un livre/guide en 2010 (Making Great Games: An Insider’s Guide to Designing and Developing the World’s Greatest Video Games): http://www.amazon.com/Making-Great-Games-Designing-Developing/dp/0240812859/ref=la_B004CFUIVK_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1429665767&sr=1-1