Rodney's Funscreen

Rodney’s Funscreen

Bonjour cher interno-spectateur,

On ne peut pas parler de rétrogaming des années 90 sur PC/DOS sans parler des jeux éducatifs, c’est donc pour ça qu’aujourd’hui, je vous en présente conçu par quelqu’un qui est devenu populaire quelques années plus tard pour un jeu complètement différent, Parappa the Rapper. Mais bon, comme vous avez probablement compris, aujourd’hui, je ne vous présente pas un jeu emblématique des années 90, mais bien un jeu qui a su faire son chemin au point d’avoir une série. Il s’agit d’un de la série de Rodney du nom de Rodney’s Funscreen développé Rodney Greenblat de Art in the Box, mais distribué par Activision, Inc. en 1992.

Vous trouvez ça narcissique que l’auteur ait nommé son jeu d’après son véritable prénom? Bien, c’est justement ce genre de narcissisme qui fait en sorte qu’on peut avoir des approches différentes. Parce qu’un narcissique n’écoute jamais les autres. Il fait à sa tête, même si tout le monde autour dit que ses travaux sont de la véritable marde, le narcissique va quand même y aller de l’avant. C’est une façon de faire un pied-de-nez à ceux qui essaient de l’écraser, même si paradoxalement parlant la nature narcissique d’un individu vise à ce qu’on ne parle que de lui. Donc par transposition, une forme indirecte de condescendance pseudo-hiérarchique. C’est toutefois contextuellement parlant très bien! C’est d’ailleurs pour ça qu’il a pu être remarqué par un major. Maintenant, est-ce que le fait d’avoir été remarqué par un major a été une bonne chose? De son point de vue, c’est sûr que oui, puisque ça lui a permis de vivre économiquement de sa passion. Mais du point de vue du gamer, non! Une fois que son style a été établi, les majors ne permettent jamais le développement d’une nouvelle approche. C’est d’ailleurs pour ça qu’une fois qu’il finit par être associé à un major, ils l’ont confiné à un rôle de dessinateur voire infographiste. Ils l’ont complètement éloigné de toute équipe de conception, puisque justement la créativité c’est l’antithèse des majors, ils ont peur de la nouveauté parce qu’il n’y a pas de statistique concernant la nouveauté, donc ils préfèrent voir les narcissiques faire de l’art visuel et audio en fonction de critères préalablement calculé, comme ça le risque est neutralisé et les quatre-vingt-dix-sept pourcentistes (soit, les gamers mainstream) qui n’essaient jamais de nouvelles choses pour eux ça a l’air nouveau.

Maintenant, revenons à nos moutons et parlons du jeu développé par ce narcissique! Il s’agit de cinq mini-jeux! En fait directement quatre, bien qu’il y ait quand même cinq mini-jeux, puisqu’il y a un des mini-jeux qui a un deuxième mini-jeu à l’intérieur. Alors pourquoi directement quatre? Parce que Barber Joe est plus un atelier pour débuter en dessin qu’un jeu. Tandis que les quatre autres mini-jeux sont Dinky’s House (où vous jouez à la cachette, mais qui a aussi le mini-jeu d’explorer et avoir des expériences loufoques à l’intérieur de la maison, d’où le « deux mini-jeux en un » comme évoqué préalablement), Guess-o-Matic (un genre de jeu de mémoire où vous devez associer l’image présentée par le CPU), Too Many Monsters (où vous devez compter les monstres afin qu’ils puissent retourner sur leur planète ou se cacher dans un cratère) et Alphabeeps (où vous devez choisir la première lettre représentant les mots des images montrées afin que le terrorisant monstre Alphabeeps fasse une activité loufoque). Comme vous pouvez le constater dans la manière que j’ai décrit les mini-jeux, la clientèle visée est d’âge préscolaire… Donc pas le genre de jeu à présenter à un enfant de six ans, parce que là, ce serait une insulte à son intelligence et vous risqueriez même de nuire à son développement que d’y imposer ce jeu, à moins qu’il ait un retard intellectuel. Ceci étant dit, j’ai bien spécifié que d’y imposer ce jeu pourrait lui être dommageable et non de le laisser jouer à ce jeu. Car même si votre enfant est plus âgé que l’âge préscolaire joue à ce jeu, ça ne va pas lui nuire. Car, il se peut qu’il y trouve son intérêt en utilisant sa créativité. Comme pour utiliser sa créativité, ça prend de l’inspiration et pour être inspiré bien, il ne faut pas que qui ce soit y impose de le faire… Puisque lorsqu’on se fait imposer de quoi on devient normatif, soit l’antithèse de la créativité. D’où l’importance de ne pas imposer ce jeu à un enfant de six ans et plus!

Niveau technicité, il s’agit oui d’un jeu de 1992, mais qui prend en charge tous les modes audios et graphiques de l’époque. Ce qui est assez rare pour un jeu éducatif d’être à la fine pointe technique de la génération où elle est… Car justement, l’idée d’un jeu éducatif, c’est de s’assurer que les parents de l’enfant qui va y jouer soient capable de maîtriser les subtilités de l’engin afin de mieux encadrer leur chérubin lorsqu’ils ont des blocages!

Bref, un des rares jeux éducatifs top-notch qui encore aujourd’hui pourrait être utile aux parents qui s’occupent de leurs enfants. Et également, un jeu qui devrait attirer l’attention des historiens en matière de rétrogaming justement pour la présence du légendaire Rodney Greenblat.

Merci,
Napostriouf Sar