GemWorld

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Bonjour cher interno-spectateur,

Récemment, je vous ai présenté plusieurs bons jeux qui avaient marqué à leur façon l’histoire de l’industrie. Aujourd’hui, je vais vous présenter une médiocrité qui avait été beaucoup télécharger à l’époque due à sa présentation. Le jeu se présentait (et se prétendait) comme étant un rival, version PC/DOS du jeu Legend of Zelda pour lequel tous les joueurs de jeu RPG d’action allait cesser de jouer sur les consoles! Bien entendu, vu de 2015, il s’agit ici d’un mega-lol qu’on fait vu que l’auteur du jeu malgré tous les téléchargements qu’il avait attirés, n’avait réussi qu’à faire 4 ventes (dont je fais partie). Vous comprenez, qu’il s’agit ici d’un méga-fail au point qu’il est devenu freeware au début des années 2000 pour qu’enfin les gens autres que moi puissent voir le jeu au complet. Il s’agit ici du jeu GemWorld développé et distribué par William O. Cain en 1995.

Ce jeu-là est la parfaite démonstration qu’avoir un bon marketing, ce n’est pas ça qui va faire augmenter ses ventes. Comme vous pouvez le remarquer dans la vidéo, le jeu prend tous les stéréotypes des jeux RPG d’action mais trouve le moyen de rendre le tout inférieur à ce qu’on pourrait connaître des RPG d’action 8 bits, alors qu’en 1995 nous étions dans la période où la transition se faisait entre le 16 bits, le 32 bits et même le 64 bits… Vous allez me dire: « Oui, mais c’est d’un développeur indépendant, c’est normal que ce soit graphiquement inférieur, l’engin est sûrement mieux que tu le dis! » Justement non! Parce que graphiquement, le jeu n’est pas si mauvais, c’est au niveau de l’engin où c’est inférieur aux RPG d’action les plus inférieurs du marché. Même dans les reviews de Angry Video Game Nerd où il présente les pires jeux du genre sur la Nintendo 8 bits, ça reste supérieur à ça! Ici, l’auteur prend les joueurs pour des imbéciles en appliquant que les grandes lignes des jeux d’action RPG sans vraiment suivre une logique ou histoire quelconque. Il s’est dit, tien, je vais faire un jeu où le héro se bat contre des slims, dragon et télé avec un œil au milieu où on doit aller chercher des rubys sans vraiment donner d’indication, sans donner de contexte… Parce que, hey! Les histoires c’est pour les mangeux de graines! Il semblerait que tout ce qu’on veut en tant que joueur c’est perdre notre temps à changer de mini-map aux 5 secondes, à tuer des monstres génériques et sans intérêts en utilisant une épée qui n’a aucune portée… Mais ah oui, on peut se ramasser un radeau pour non pas naviguer sur l’eau, mais marcher sur l’eau! Heille, oh là, là, c’est le fun en crisse, ‘barnack!

Donc, si graphiquement n’est pas si laid, on ne peut pas en dire autant de l’audio! Parce que là, non le jeu ne visait exclusivement la clientèle des BBS, malgré le fait qu’il a quand même beaucoup été présenté sur ceux-ci vu qu’il s’annonçait comme un rival de Zelda! Mais, le jeu est surtout issu de la première vague de jeux sur internet. Donc une clientèle qui n’était pas ancrée dans une culture pré-existante. Ici, vu que l’idée n’était pas de focusser sur les gens issus des BBS, il n’y a rien qui excuse l’utilisation de PC Speakers pour les effets sonores. Au début de l’ère d’internet, la plupart des gens avaient des modems 28.8K et 56K, donc, mettre des audios (en waves) ne rendaient pas le jeu trop lourd.

Bref, un jeu médiocre qui démontre que même si tu réussis à faire en sorte que les masses téléchargent une version shareware de ton jeu, ça ne veut pas dire qu’ils vont l’acheter. Et surtout pas en faisant du marketing malhonnête en tentant de te comparer à meilleur que ton produit. Parce que justement, tu vas être comparé à meilleur que toi, donc tu t’auto-ridiculises en faisant ça! Un jeu que je ne conseille à personne même pas aux historiens en matière de rétrogaming. J’en parle uniquement pour faire comprendre l’importance de présenter un jeu tel qu’il est comme ça, tu vas atteindre la clientèle qui va avec. Ça c’est comme si tu vas dans un restaurant italien et qu’on charge 40$, bien tu t’attends à avoir autre chose que ce dont quoi tu ferais normalement à la maison. Donc, pas manger un spaghetti fait de sauce en canne. C’est le même principe concernant le marketing, si tu présentes ton jeu comme un chef-d’œuvre et tu présentes un jeu amateur, il y a de fortes chances que tes ventes avoisinent le 0 et qu’on parle de ton jeu 15 à 20 ans plus tard comme exemple à ne pas suivre.

Merci,
Napostriouf Sar